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Vu dans le franco-allemand

Passeur de culture… par le foot

4.2.2018 Vu dans le franco-allemand 0 Commentaire

Rainer Kalb fait partie de ces nombreux allemands qui, vivant en France – pour toutes sortes de raisons personnelles ou professionnelles – ont tout naturellement été happés par le franco-allemand. Qu’on le veuille ou non, un Allemand en France (un Français en Allemagne) joue un rôle de passeur de culture, ne serait-ce que parce nos clichés sur nos voisins poussent à vouloir les déconstruire.

Rainer Kalb est journaliste sportif, un spécialiste du football international, qui a fait une longue carrière en Allemagne. En 2003 il s’établit en France, dans le village natal de sa femme française, à Saint-Rémy-la-Varenne, sur la rive gauche de la Loire entre Saumur et Angers.

Mais, la part française de son passé a commencé loin en amont : dans son enfance déjà, son père, prisonnier de guerre en France, ne cessait d’évoquer les bons souvenirs de son séjour forcé parmi les Français. Puis, à l’âge où lui vient la fibre littéraire, le jeune Rainer se sent plus proche de la  “prose” de Heinrich Heine, Victor Hugo et Emile Zola que des “élégies” des grands poètes allemands. Il n’est donc pas devenu “poète”. Mais il peut s’enorgueilir d’avoir mené une belle carrière de journaliste sportif, de football qui plus est ! “Est-ce qu’il (le footbal) ne concentre pas la vie à une surface de 120 x 70 mètres et à 90 minutes ?” écrit-il.

Son premier contact professionnel avec la France a été un match de Coupe d’Europe entre Borussia Mönchengladbach et AS Saint-Etienne le 5 mars 1980. Ensuite tout s’enchaîna très vite.

Le premier temps fort : la demi-finale de la Coupe du Monde Allemagne – France en 1982 à Séville, la faute de Schumacher sur Battiston. Sa description des faits était si partiale que Schumacher l’avait poursuivi en justice,… et avait été débouté.

Ensuite, en accéléré : en 1984, avant le Championnat d’Europe, avec l’aide d’Adidas, il interviewe à Landersheim (en Alsace) les entraineurs des équipes nationales Jupp Derwall et Michel Hidalgo. En 1986, pendant le vol vers Mexico à l’occasion de la Coupe du Monde, Karlheinz Förster l’a questionné de façon très intéressée sur l’Olympique de Marseille et sur la crédibilité de Bernard Tapie. Il se doutait alors déjà de ce qui allait suivre après la Coupe du Monde…

Il entretient encore des relations professionnelles particulièrement étroites avec Gernot Rohr, le champion de la Coupe d’Europe avec le Bayern de Munich et plusieurs fois champion avec Girondins Bordeaux, qui avait fait venir beaucoup de joueurs allemands en Gironde.

Après la Coupe du Monde de 1990 en Italie, il y a eu en France un véritable engouement pour l’Allemagne : l’actuel entraîneur national des gardiens de but Andreas Köpcke, Karlheinz Förster, Franz Beckenbauer comme entraîneur, Rudi Völler, Klaus Allofs à Marseille, Dieter Müller, Caspar Memering, Uwe Reinders, Manfred Kaltz et sûrement quelques autres que Kalb a oubliés, à Bordeaux, Pierre Littbarski au Racing Paris, Udo Horsmann à Rennes…

C’est sur ces héros allemands du football français que Rainer Kalb écrit encore aujourd’hui en France et en Allemagne. Devenu journaliste indépendant, ses contacts directs avec Michel Platini (qu’il tutoie), Zinédine Zidane, Franz Beckenbauer und Lothar Matthäus,… en font un partenaire privilégié de nombreux médias sportifs tant dans son pays que dans sa seconde patrie.

Cette position franco-allemande le pousse à transmettre aussi, dans chaque pays et par le biais du football, des pistes pour mieux comprendre la mentalité propre au pays voisin. “Le football est comme la vraie vie. Avec le football on peut expliquer le monde, comprendre la vie. Il y a des gagnants et des perdants. Il y a des attaquants et ceux qui ne font que défendre. Il fait partager des règles. Celui qui ne les respecte pas, on le siffle. Parfois quelqu’un fait une faute. Alors on le punit”… miroir de la vie et, par voie de conséquence, de nos natures nationales respectives, la manière des Allemands de jouer au foot permet de faire comprendre le fonctionnement des Allemands en général et vice-versa… et, par là-même, le foot est aussi un objet de partage franco-allemand qui aide à démonter les clichés et éviter les malentendus.


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